samedi 10 mai 2014

Nos silences de Wahiba Khiari

Enseignante en anglais, une langue de renégats, dans un collège mixte, refusant la port du voile et distillant avec conviction et persévérance un message de tolérance à mille lieux des discours et des acte de haine et d’exclusion qui fleurissent dans cette Algérie de la fin du XXème siècle, la narratrice a  pris conscience du fait que sa vie est en sursis, que ceux qui se sont  donné le droit de tuer,  ne peuvent qu’être en train de préparer l’occasion. La disparition subite de la meilleure élève de sa classe,  aura finalement raison de sa résistance : elle choisira l’exil.

Avec une plume d’une fraîcheur et d’une délicatesse tout à fait remarquables, elle décrit cette Algérie en proie à tous les excès injustifiables, et elle accompagne des femmes rabaissées de manière impardonnable. Entre la culpabilité de l’exil et l’abomination de l’asservissement, elle nous fait entrer de plein fouet dans la réalité de la souffrance de ces femmes auxquelles il est contesté le droit d’exister, auxquelles il est refusé le statut d’être humain !

C’est poignant, violent, terrible. Les mots sont forts, précis, sans concessions. L’histoire est dramatique comme ces destins brisés.

Wahiba KHIARI reçu le Prix Senghor en 2010 pour ce magnifique petit roman.

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